Questions/Réponses

Appartient au dossier : Handicaps : vers une société inclusive ?

Quelle est l’origine de la langue sumérienne ?

J’aimerais savoir ce que l’on sait actuellement des Sumériens. D’où venaient-il ? A-t-on pu identifier le groupe linguistique auquel appartenait leur langue ? 

photographie d'une tablette mésopotamienne
Tablette de vente de propriété, Musée du Louvre [CC-PD]

D’après les spécialistes, le sumérien est une langue d’origine orientale du type agglutinant, dans laquelle les traits grammaticaux sont marqués par l’assemblage d’éléments basiques. 

Abrégé de grammaire sumérienne, Raymond Jestin, avertissement par Jean-Pierre Grégoire
P. Geuthner, 1994
Publié en 1951, cet opuscule reste le manuel d’initiation privilégié pour l’étude de cette langue archaïque.
Dans son introduction à la réédition de ce manuel classique (novembre 1993), Jean-Pierre Grégoire retrace l’histoire de l’étude la langue sumérienne découverte en 1852. Il signale que la bibliographie reste toujours valable même « si nos connaissances de la langue sumérienne ont sensiblement progressé au cours d’un demi-siècle de travaux et de recherches »…« Cependant, aucun de ces ouvrages d’initiation à la sumérologie et à l’étude de la langue sumérienne ne s’adresse directement à un public d’expression française. »

Citation du début du chapitre intitulé « Caractéristiques générales du Sumérien », page 29 :

« Le sumérien est une langue du type agglutinant auquel appartiennent les langues finno-ougriennes, ouralo-altaïques, diverses langues africaines, les langues dravidiennes, malayo-polynésiennes, etc. Il possède certaines caractéristiques qui, cependant, le rapprochent un peu des langues du type isolant comme le sino-tibétain. Comme dans toutes les langues agglutinantes, le sumérien exprime les relations qui affectent les racines par des affixes qui se juxtaposent à la racine sans la modifier en quoi que ce soit… »

Dans l’ouvrage Mésopotamie, de Jean-Claude Magueron, chez Nagel, 1970, page 71 :

« Mais, une fois admise et non prouvée, cette origine orientale, on ne connaît pas pour autant le point de départ des Sumériens. La philologie cette fois doit constater son impuissance à rattacher le Sumérien à un groupe précis ; une certitude cependant : il n’appartient pas au groupe sémitique, ni, non plus, au groupe indo-européen de type agglutinant, cette langue est formée de mots le plus souvent monosyllabiques et possède une grammaire inhabituelle, qui déroute les spécialistes ; on a pu établir des comparaisons avec le chinois, sans qu’il résulte aucune certitude, ainsi qu’avec le zoulou et l’océanien. C’est plutôt en direction de l’Inde ancienne qu’il faudrait chercher des affinités, peut-être vers la vallée de l’Indus et auprès des ancêtres des Dravidiens actuels. »

Une recherche dans le catalogue collectif Sudoc confirme le peu de travaux récents d’expression française, environ 10 % sur les 334 références obtenues avec Sumérien (langue) que je vous laisse explorer en cliquant sur le lien.

Enfin, voici deux références récentes :

  •  « De Sumer à Babylone, Mésopotamie, le berceau de notre civilisation »
    Les Cahiers de Science et Vie, n° 116, 201
  • Sumer, par André Parrot, préf. Jean-Claude Margueron
    Gallimard, 2006. L’univers des formes
    André Parrot étudie les deux grandes composantes ethniques de la Mésopotamie, les Sumériens et les Sémites. Il part de l’éclosion de la première civilisation urbaine dont la naissance se situe à la fin du IVe millénaire, aux alentours de la plaine alluviale du Tigre et de l’Euphrate, et il retrace la puissance créatrice des cités du bassin mésopotamien à l’âge du bronze aux IIIe et IIe millénaires.

Eurêkoi – Bibliothèque publique d’information

Publié le 01/01/2013 - CC BY-SA 4.0