Série

Appartient au dossier : Je suis pas mort, je suis là

Migrations #28 : Fosse commune, Zarkis

À partir du 16 février 2016, nous vous proposons de découvrir chaque jour une photographie tirée du travail de la photographe Laetitia Tura, intitulé Je suis pas mort, je suis là. Ce projet parcourt  les endroits traversés par les migrants africains, à travers une série d’images dans lesquelles on distingue les traces légères et éphémères de ceux qui y ont souvent laissé leur vie.

La végétation recouvre le lieu d'une fosse commune
Disparitions – Fosse commune, Zarzis, Tunisie, 2012

Disparitions – Fosse commune, Zarzis, Tunisie, 2012
(Cliquez sur l’image pour l’agrandir)

Les corps échoués sur la plage ont été enfouis dans une décharge devenue fosse commune.

Ils restent un moment au fond. Après, ils flottent.
Et il y a le nawa, ce vent qui souffle vers les cotes
et qui ramène les cadavres.
Toujours, toujours, toujours après le nawa,
quand tu te promènes au bord de la plage,
tu trouves un cadavre qui vient de Libye. 

Ils les chargent dans le camion.
Ils les déchargent et les enterrent.
Des fois le jour, des fois la nuit.
Des fois, ils en ramènent sept, huit, neuf, dix…
Une fois, ils ont ramené une femme et son enfant.

Tout ça, c’est une fosse. L’histoire est là.
Les traces viennent des pierres enlevées par la pelleteuse.
Ils sont tous dans cette place.

Faouzi S. et Said H., pêcheurs de Zarzis, Tunisie.

Retrouvez l’ensemble des photographies du projet dans le dossier Je suis pas mort, je suis là.

Photographies et textes Laetitia Tura
Extraits d’entretiens réalisés avec Hélène Crouzillat

Publié le 14/03/2016 - CC BY-NC-ND 3.0 FR

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