Série

Appartient au dossier : Je suis pas mort, je suis là

Migrations #15 : Le bush, campement de Malabata, Tanger

À partir du 16 février 2016, nous vous proposons de découvrir chaque jour une photographie tirée du travail de la photographe Laetitia Tura, intitulé Je suis pas mort, je suis là. Ce projet parcourt les endroits traversés par les migrants africains à travers une série d’images dans lesquelles on distingue les traces légères et éphémères de ceux qui y ont souvent laissé leur vie. 

Abri caché dans la verdure dans les collines près de Tanger
La vie nue – Le bush, campement de Malabata, Tanger, 2008, © Laetitia Tura

La vie nue – Le bush, campement de Malabata, Tanger, 2008
(Cliquez sur l’image pour l’agrandir)

Le soir avant d’aller au tranquilo, tu cherches où il y a les feuilles mortes quelque part au sol, tu cherches un sac, tu mets les feuilles mortes. Quand tu arrives dans le coin de ton tranquilo, tu te retournes et tu commences à marcher en arrière.Tu regardes vers là où tu venais. Tu verses les feuilles sur ce que tu as piétiné.Tu reverses, tu reverses, pour te cacher, pour masquer.
Quand le Ali* vient et qu’il regarde, il pense que personne n’est passé par ici.
Quand tu es dans ton tranquilo, et que tu entends le bruit des pas, ce qui est sûr, tu n’es pas tranquille. Faut d’abord que tu restes calme.
Si ça vient te trouver sur place ou si tu vois que cela ne fait que foncer sur toi, tu te lèves et toi aussi, tu cours.
Jp, Tanger

* militaire marocain

Retrouvez l’ensemble des photographies du projet dans le dossier Je suis pas mort, je suis là.

Photographies et textes Laetitia Tura
Extraits d’entretiens réalisés avec Hélène Crouzillat

Publié le 01/03/2016 - CC BY-NC-ND 3.0 FR

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