Jane Austen, reine de la comédie romantique
Formidable peintre des mœurs de son époque, Jane Austen fait partie de ces auteurs dont la popularité n’a cessé de croître, même deux siècles après sa mort.
Résolument moderne, elle a construit une œuvre à la fois romantique et féministe, marquée par un profond sens de l’observation de la nature humaine. Sa perspicacité et son humour lui ont valu d’être décrite par Virginia Woolf comme « l’un des auteurs les plus constamment satiriques » de son temps.
Aujourd’hui, ses romans continuent de fasciner et d’influencer la littérature comme le cinéma, qui en ont fait une véritable référence en matière de comédie romantique. Des milliers d’ouvrages, d’adaptations et de produits dérivés plus tard, l’engouement autour de son univers a fini par trouver un nom : le « janeitisme » !
Notre sélection vous propose d’entrer dans ce petit théâtre des passions humaines et du sentiment amoureux.
Publié le 18/07/2017 - CC BY-SA 3.0 FR
Sélection de références
France Culture - Jane Austen (1775 - 1817)
De la vie de Jane Austen, on sait peu de chose, si ce n’est qu’elle fut entièrement tournée vers l’écriture. Discrète et passionnée, elle avait déjà rédigé ses six grands romans à l’âge de 23 ans. Dans un style vif et novateur, elle y dépeint les amours, les déboires et les ambitions de la gentry anglaise, sans jamais manquer de critiquer les conventions de son temps. Cette émission revient sur son parcours de femme et d’écrivain, marqué par un remarquable esprit d’indépendance.
Raison et sentiments
Jane Austen
10/18, 1996
« Je désire, de même que tous les autres, être parfaitement heureux ; mais, comme tous les autres, il faut que ce soit à ma propre manière. »
Premier roman édité de Jane Austen, Raison et sentiments définit parfaitement ses deux héroïnes, la raisonnable Elinor et l’impétueuse Marianne. C’est autour de la dualité des sœurs Dashwood que se noue le récit amoureux : tandis que Marianne aime puis souffre avec ostentation, Elinor dissimule patiemment ses peines de cœur. Entre démonstration et maîtrise des affects, elles devront leur bonheur à leurs capacités d’intelligence et de discernement. Si Jane Austen fait triompher la raison, elle met déjà en place sa propre machine romanesque, opposant finement l’ironie à l’ordre établi.
A la Bpi, niveau 3, 820″18″ AUST 2
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Orgueil et préjugés
Jane Austen
10/18, 1996
« Jamais encore elle n’avait senti qu’elle aurait pu l’aimer comme en cet instant où l’aimer devenait chose vaine. »
C’est l’un des fleurons de la littérature anglaise ! Paru en 1813, Orgueil et préjugés, le roman le plus populaire de Jane Austen, pose les bases de la comédie sentimentale. Les amours tumultueuses d’Elizabeth Bennet et du ténébreux Darcy ne cessent de ravir des millions de lecteurs, qui en ont fait l’une des romances les plus célèbres et passionnées de la littérature. Le génie d’Austen consiste à s’approprier les codes du genre pour mieux démonter les faux-semblants d’une société obsédée par la réussite sociale. Jane Austen y déploie toute sa finesse et son mordant, à travers des personnages et des dialogues aussi brillants que réjouissants.
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Persuasion
Jane Austen
10/18, 1996
« Tout le privilège que je réclame pour mon sexe (il n’est pas enviable, vous n’avez pas besoin de le convoiter), c’est celui d’aimer le plus longtemps, même quand l’objet ou quand l’espoir ont disparu. »
Dernier roman achevé de Jane Austen publié à titre posthume en 1818, Persuasion narre les amours empêchées d’Anne Elliott et de Frederick Wentworth, que le temps semble avoir résignés. Mais comme souvent chez Austen, l’amour se gagne après une série d’épreuves dont les héros sortent grandis. Sensible à la situation des femmes célibataires dans la société géorgienne, Jane Austen s’attache particulièrement à ses héroïnes, qui émeuvent par leur désir de liberté. Si Anne est moins flamboyante qu’une Marianne ou qu’une Elizabeth, sa constance lui permet d’accomplir sa vie en accord avec ses rêves de bonheurs, même s’ils demeurent empreints d’une certaine mélancolie.
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Jane Austen sur grand et petit écran, de 1990 à nos jours
Jane Austen est l’un des auteurs les plus adaptés au cinéma : on compte à ce jour plus de six cents adaptations cinématographiques de son œuvre, des studios hollywoodiens à ceux de Bollywood !
Considéré comme l’archétype de la comédie romantique moderne, Orgueil et préjugés a nourri de multiples projets sur grand et petit écran, relançant régulièrement l’austenmania. En 1995, la célèbre adaptation de la BBC réunissait onze millions de téléspectateurs outre-Manche. Devenue depuis culte, la scène du lac où l’inoubliable Colin Firth apparaît le torse mouillé, comptabilise aujourd’hui plus de cinq millions de vues sur YouTube… De quoi relancer l’intérêt pour les œuvres austeniennes !
Le club Jane Austen
Karen Joy Fowler
Gallimard, 2007
“Chacun de nous possède sa propre Jane Austen.”
Les amoureux de Jane Austen aiment évidemment se retrouver pour parler de leur auteur préféré ! C’est le cas du club imaginé par Karen Joy Fowler, qui voit le jour en Californie sous la houlette de Jocelyn. Cette dernière réunit autour d’elle cinq autres lecteurs, qui devront chacun défendre un livre de la romancière anglaise. Au fil de leurs rencontres, les péripéties austeniennes accompagnent les bouleversements de leurs vies comme leurs questionnements sentimentaux. Car en matière amoureuse, quelle meilleure conseillère que la grande Jane, fine connaisseuse du cœur humain ?
Le journal de Bridget Jones
Helen Fielding
A. Michel, 2001
« Ensuite, nous avons longuement comparé les mérites respectifs de Mr. Darcy et de Mark Darcy. Nous sommes tombés d’accord : Mr. Darcy est plus séduisant parce qu’il est plus primitif. Mais il est imaginaire, et ça, c’est un inconvénient majeur. »
La londonienne Bridget Jones tient un journal intime dans lequel elle consigne ses angoisses existentielles et sa quête du grand amour. Dans sa vie mouvementée, qui du volage Daniel Cleaver ou du rigide Mark Darcy remportera ses faveurs ?
Admiratrice inconditionnelle de Jane Austen, Helen Fielding reprend librement la structure d’Orgueil et préjugés pour en livrer une version contemporaine. Les thèmes sont identiques : même pression familiale autour mariage, même attirance pour le ténébreux Darcy, mêmes a priori à surmonter. Son héroïne, symbole de la trentenaire célibataire, est devenue un personnage incontournable des comédies romantiques, inaugurant toute une tradition de chick-lit.
A la Bpi, niveau 1, RR FIE J
Orgueil & préjugés et zombies
Tony Lee ; Cliffs Richards
Casterman, 2010
« C’est une vérité universellement reconnue qu’un zombie ayant dévoré un certain nombre de cerveaux est nécessairement à la recherche d’autres cerveaux. »
Rien ne va plus dans le petit village de Meryton, en proie à une invasion de morts-vivants qui ravage l’Angleterre. Mais au milieu des zombies, Mrs. Bennet cherche toujours à marier ses cinq filles, belles et redoutables combattantes ninjas, formées au monastère Shaolin. Parmi elles, Elizabeth a l’esprit aussi affûté que son sabre, que devra affronter l’orgueilleux Darcy…
Adaptée du roman éponyme de Seth Grahame-Smith, qui parodiait à merveille la langue austenienne, cette version très musclée d’Orgueil et préjugés est un parfait condensé d’horreur, de romantisme et d’humour.
Que nous réserve la suite ?
A la Bpi, niveau 1, CO GRA O
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