Chrono Cross, à la croisée des sons

Créé par Masato Kato, Chrono Cross se déroule dans l’archipel imaginaire d’El Nido. Deux univers parallèles le composent : le Monde Natal et l’Autre Monde. Serge, pêcheur de dix-sept ans, arrive dans l’Autre Monde après être mort noyé, dix ans plus tôt. Il cherche à comprendre les circonstances de son décès et se met en quête de son passé.

Métissage musical

La musique de Chrono Cross explore les sonorités et les rythmes des musiques caribéenne, moyen-orientale et européenne. Chaque composition combine des instruments classiques, électroniques et traditionnels. Yasunori Mitsuda associe par exemple la guitare avec le steel drum, tambour d’acier originaire de Trinité-et-Tobago, ou la flûte à bec avec le lamellophone, instrument africain composé de lamelles métalliques. Les mélodies sont écrites dans l’esprit de Maurice Ravel, de Piotr Ilitch Tchaïkovski, et des poèmes symphoniques de Gustav Holst.

Une place importante est donnée à la guitare classique, généralement employée comme renfort mélodique. Le jeu évoque aussi bien Turlough O’Carolan, harpiste irlandais du 17^e siècle, que Carlos Paredes, guitariste de fado du siècle dernier. Les percussions cubaines, comme les claves ou les maracas, assurent une assise polyrythmique. Pour les parties de piano, le compositeur s’inspire du jazz américain des années cinquante et de la musique traditionnelle russe.

Scars of Time, mini-symphonie 

Structuré en quatre parties, le thème de Scars of Time est composé avec une signature rythmique en quatre temps. Un pad synthesizer introduit le morceau. Le motif principal est assuré par une guitare classique, jouée en fingerstyle, comme un fado. Des cymbales à doigt et un carillon marquent les premiers temps. La flûte traversière arrive en contrepoint de la guitare et joue une mélodie dans le style Renaissance. Une basse électrique marque les temps forts et les temps faibles.

Dans le deuxième fragment, le tempo s’accélère. La guitare maintient une rythmique soutenue, à la manière d’un fandango. Un derbouka, percussion du Moyen-Orient, ponctue le rythme donné par le tambourin. Deux violons, un violoncelle et une viole de gambe appuient la rythmique de la guitare. La flûte traversière assure la partie mélodique, en duo avec un violon. L’ensemble évoque une polyphonie médiévale. Un pont est ensuite joué au violon. Le dernier fragment reprend le thème du violon avec la rythmique soutenue du quatuor de cordes et de la guitare. Le morceau se clôt sur une note jouée à l’unisson par l’ensemble des instruments comme si, dans ce finale, le héros de Chrono Cross parvenait à rassembler les éléments de son passé.

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Pour aller plus loin

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