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Appartient au dossier : Martin Luther King

Après le discours : évolutions et radicalisation

La marche du 28 août 1963, le discours « I have a dream » et les années 1963 à 1965 constituent sans doute la période de la plus forte influence de Martin Luther King.

Après les événements de 1963, les droits civiques progressent dans la législation et les esprits.

Mais les symboles du 28 août 1963 ne peuvent éclipser les évolutions notables qui se dessinent dans ces mêmes années.

Le président Johnson signe le Civil Rights Act, le 2 juillet 1964 à la Maison Blanche
Le président Johnson signe le Civil Rights Act, le 2 juillet 1964 à la Maison Blanche. Source : photo Cecil Stoughton, White House Press Office (WHPO) [Public domain], via Wikimedia Commons

1963 : un automne sombre

Malgré le succès symbolique de la marche du 28 août 1963, les événements de l’automne 1963 viennent rappeler que la disparition de la ségrégation et du racisme est encore loin. Le 15 septembre 1963, 4 fillettes noires sont tuées dans un attentat à la bombe à Birmingham, Alabama : Martin Luther King prononce l’éloge funèbre des enfants et espère un geste fort du président Kennedy.

Le 22 novembre 1963, John F. Kennedy est assassiné à Dallas, Texas, et M. L. King analyse cet assassinat comme un des symptômes du « malaise moral insalubre » que connaissent alors les États-Unis, et dont la tolérance pour les violences raciales fait partie.

1964 : une grande année

Parallèlement à la poursuite des luttes menées dans le sud des États-Unis par Martin Luther King et les organisations noires, le successeur de John Kennedy, le vice-président Lyndon B. Johnson, reprend les engagements pris par John Kennedy en 1963 :

le 2 juillet 1964, Johnson signe (photo), en présence de Martin Luther King, le « Civil Rights Act » qui déclare illégales toutes formes de discrimination. L’adoption de cette loi souligne l’évolution des mentalités d’une bonne partie des Américains et de la classe politique américaine.

Les luttes civiques se poursuivent, notamment dans les États du sud et à l’occasion des élections présidentielles de 1964, où L. B. Johnson est largement réélu face à un candidat proche des thèses ségrégationnistes, B. Goldwater.

Le 10 décembre 1964, l’influence et le rôle de Martin Luther King sont reconnus de façon éclatante par la remise du prix Nobel de la Paix 1964.

1965-1967 : avancées civiques, luttes économiques et radicalisation

En parallèle au mouvement des droits civiques, de grandes villes des États-Unis connaissent dans les années 1965 à 1967 de violentes émeutes (Los Angeles, août 1965…). Les problèmes économiques et sociaux démontrent que la ségrégation aux États-Unis n’est pas seulement politique mais que ses effets économiques, notamment dans les grands centres urbains du nord, sont dévastateurs.

La présidence Johnson fait  progresser les droits civiques sur un sujet déterminant et symbolique pour les Noirs : le 6 août 1965, le président signe le Voting Rights Act (Loi sur les droits de vote) qui supprime tous les obstacles mis au droit de vote des Noirs.

Les mouvements noirs se divisent entre les partisans de la non-violence avec Martin Luther King, et radicaux (apparition du slogan du « Black Power » en 1966).

Les États-Unis, sous la présidence de Johnson, s’engagent de plus en plus nettement dans la guerre du Vietnam, avec pour conséquence un recul des priorités « civiques », sociales et économiques du pouvoir exécutif et une opposition grandissante de la gauche libérale et des mouvements noirs à la présidence démocrate.

1967- 1968 : dernières luttes

Face à ces évolutions, Martin Luther King et la SCLC notamment, élargissent leur action aux grandes villes du Nord et l’orientent vers les problèmes économiques et sociaux : pour M. L. King, le règlement des problèmes économiques et sociaux est devenu indissociable des avancées civiques pour l’affirmation de la place des Noirs dans la société américaine. C’est l’objet notamment de sa dernière campagne d’action, la « Campagne des pauvres gens » (ou « Campagne pour l’emploi, et le revenu »), lancée en décembre 1967, et qui devait s’achever par une marche sur Washington au printemps 1968. 

Parallèlement, Martin Luther King, dans cette dernière période de sa vie, s’oppose de plus en plus frontalement à la guerre du Vietnam et par conséquent, à la présidence Johnson.

Il est assassiné le 4 avril 1968 au cours de la « Campagne des pauvres gens », à Memphis, Tennessee. Son assassin présumé est un extrémiste blanc, James Earl Ray.

Publié le 28/08/2013

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