Qu’était en train de consommer Jean Jaurès lorsqu’il a été assassiné ?

Jaurès a pratiquement fini de dîner, copieusement à son ordinaire. Il grignote une tarte aux fraises, tout en regardant une photographie en couleurs qu’un journaliste ami vient de lui montrer.
Voici qu’une main, du dehors écarte le brise bise. Elle tient un révolver. Un coup de feu ; une étincelle rougeâtre, un bruit semblable à celui d’un pneu qui éclate. La balle est entrée dans la nuque du tribun. Une deuxième balle va se perdre dans une boiserie entourant une glace. Marguerite Poisson a un cri déchirant : « Ils ont tué Jaurès!… »

1914, Jaurès assassiné, par Jean Rabaut, 1984, page 8

Justement Viple vient de pénétrer dans la salle ; il est vingt et une heures trente. Il tend une dépêche à Jaurès […]. nouvelle déception pour Jaurès, mais aussi motif supplémentaire de dénoncer le jeu russe qui va forcer la main à la France. Il se presse pour remonter plus vite à son bureau et mord dans une tarte aux fraises qu’on vient de lui servir.
À la table voisine de la sienne, René Dolié se lève et tend à Landrieu la photographie en couleurs de sa fille…

L’Assassinat de Jean Jaurès, par Marcel Le Clère, Mame, 1969, page 43-44

• Sur Gallica, voici la célèbre Une du journal L’Humanité du 1_^er août 1914.
• Le romancier Roger Martin du Gard a décrit précisément cette scène dans son roman L’Eté 1914 (Les Thibaut). Ses personnages, Jacques et Jenny, sont présents au moment de l’assassinat au café du Croissant.
  Voir à ce sujet l’article d’Hélène Baty-Delalande Réécritures romanesques de l’assassinat de Jaurès dans les avant-textes de l’Eté 1914 dans la revue Genesis n° 29 (2008) par Collectif, William Kinderman, Bruno Auerbach, Julien Piat et Cécile Meynard.

Pour plus de renseignements, vous pouvez appeler les archives de la Fondation Jean Jaurès, au +33 (0)140230746

Eurêkoi – Bibliothèque publique d’information