La Panne
Friedrich Dürrenmatt
Zoé, 1994
Tout commence par un incident, un incident technique. Une panne de voiture, au pied d’un petit coteau isolé, par une douce soirée d’été. Evénement anodin s’il en est. Notre héros, Alfredo Traps, commercial quadragénaire emprunt de bonhomie, se résout alors non sans plaisir à passer la nuit sur place. Excité par la perspective d’une soirée aventureuse, il accepte l’invitation d’un juge à la retraite à passer la nuit chez lui. Il dîne avec deux amis du magistrat : un procureur et un avocat. Durant leurs dîners, les trois comparses aiment jouer à constituer des procès. Invité à jouer l’accusé, Alfredo entame la meilleure soirée de sa vie.
Auteur incontournable de la littérature suisse-allemande contemporaine, Friedrich Dürrenmatt exalte les passions humaines et exhume les noirceurs de l’âme sur fond de rhétorique juridique, le tout mâtiné d’une bonne dose de cynisme et d’humour noir. De l’interrogatoire au réquisitoire, c’est dans le cadre d’une ambiance chaleureuse, portée par la bonne chair, les bons vins et des protagonistes hauts en couleur que le jeu se déroule. Les amateurs de grandiloquence se régaleront des joutes oratoires, de la richesse du vocabulaire et de la finesse de la mise en scène. Publié en 1956, La Panne devint une pièce radiophonique, puis un film La piu bella serata della mia vita (1972) d’Ettore Scola, avec au casting Alberto Sordi, Michel Simon et Charles Vanel.
(Chronique réalisée par Margaux Hauc, dans le cadre des travaux d’étudiants de l’IUT Métiers du Livre/ Paris Descartes.)
À la Bpi, niveau 3, 832 DURR 2
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