Contenu trompeur, manipulé ou fabriqué, faux contexte, liens erronés : quel que soit le nom qu’on leur donne, les fake news ont marqué l’histoire à de multiples reprises. En 1921, dans Réflexions d’un historien sur les fausses nouvelles de la guerre, Marc Bloch déclarait même :
« Les fausses nouvelles, dans toute la multiplicité de leurs formes – simples racontars, impostures, légendes – ont rempli la vie de l’humanité. »
Pour prendre un peu de recul, retour avec quelques ressources sur 2000 ans de fake news…
Notre sélection
Petit Traité de propagande à l'usage de ceux qui la subissent
Étienne Augé
De Boeck, 2007
Étienne Augé, docteur en histoire et civilisations de l’École des Hautes études en sciences sociales (EHESS), tente de cerner la définition de la propagande, ses acteur·rices et leurs techniques. Il propose des études de cas, historiques et contemporains, permettant aux étudiant·es en sciences humaines comme aux citoyen·nes vigilant·es de mieux repérer la propagande dans le flot de communication.
À la Bpi, niveau 2, 301.1 AUG
Petite Histoire de la désinformation
Vladimir Volkoff
Éditions du Rocher, 1999
Petite Histoire de la désinformation expose, de l’Antiquité à nos jours, des opérations de désinformation, et raconte des anecdotes qui, du cheval de Troie aux villages Potemkine ou à la guerre en Bosnie, permettent de se faire une idée des méthodes utilisées par les désinformateur·rices.
Véritable manuel à l’usage des professionnel·les comme des profanes, ce livre permettra à chacun·e d’avoir un nouveau regard sur l’information, quelle que soit sa source, et de se prémunir contre une arme dont les victimes se comptent par millions.
Réflexions d'un historien sur les fausses nouvelles de la guerre
Marc Bloch
Allia, 2012 [1921]
Ce bref essai, rédigé en 1921, est une étude sur la façon dont naissent et se propagent les fausses nouvelles et rumeurs en temps de guerre, la façon aussi dont elles sont sciemment fabriquées et exploitées. Une leçon de méthodologie historique toujours d’actualité.
À la Bpi, niveau 3, 93.0 BLO
Ce fut un grand moment – un moment mémorable en tout cas – dans l’histoire de la communication gouvernementale. Quelques jours après l’intronisation du président étasunien Donald Trump, sa conseillère Kellyanne Conway, contredite par la presse à propos du décompte de la foule présente à Washington ce jour-là, qu’elle gonflait démesurément, expliqua froidement que ce chiffre était impossible à établir et parla, selon une formule immortelle, de « faits alternatifs ».
Dans son émission Concordance des temps sur France Culture, Jean-Noël Jeanneney revient sur l’histoire de la désinformation avec le directeur des bibliothèque de Harvard, Robert Darnton.
L’information sérieuse a toujours plus ou moins cohabité avec des canulars. Catherine Kikuchi, docteure en histoire médiévale, rappelle que déjà au 13e siècle, Philippe le Bel était passé maître dans la manipulation d’informations à des fins politiques.
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